“C’est de la dictature”

Tahiti, le 6 janvier 2024 - Le préavis de grève de la Fraap a été déposé ce lundi matin et prendra effet le mardi 14 janvier si aucun protocole d’accord n’est signé d’ici là. Le syndicat a trois points de revendication dont “l’engagement ferme” pris par le président du Pays relatif à la revalorisation des catégories D allant de 10 à 20 points au lieu des “5 points proposés par le gouvernement”. Le syndicat est “prêt à lever la grève” si le Pays “règle la situation des plus faibles”.
 
Les responsables de la Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie (Fraap) ont invité les médias, ce lundi, pour leur exposer les trois points de revendication du préavis de grève déposé le jour-même. Il y a notamment “l’application de l’engagement ferme” du président du Pays lors des négociations du 11 décembre dernier et “confirmé par la voie de presse” le même jour, à savoir la revalorisation des catégorie D “à partir du 1er échelon de chaque grade de 20 points”. Il s’agit aussi d’établir “un calendrier” pour revaloriser les catégories C, B et A. Et revaloriser également le point d’indice salarial entre minimum 1 300 francs et maximum 1 500 francs lors des négociations prévues en mars ou avril prochains avec toutes les organisations syndicales.

“On n’est pas considéré, alors qu’on est élu”

Pour le secrétaire général délégué de la Fraap Gérard Barff, “cette façon de travailler, c’est le système du gouvernement Brotherson et de Vannina Crolas. Le dialogue devant, et par derrière, ils te balancent un truc et le mettent en place. C’est désolant, c’est pour cela qu’on arrive après à des conflits comme cela.” II regrette une situation où “on n’est pas considéré, alors qu’on est élu”.
 
Jean-Paul Urima, le président de la Fraap, rappelle que celle-ci est le premier syndicat de la fonction publique et à ce titre, “c’est normal que nous prenions les rênes”. Il souligne que les agents de catégorie D “représentent la partie la plus importante de la fonction publique, ils représentent près de 1 900 agents, presque le tiers de l’effectif de l’ensemble de la fonction publique. C’est un combat qui est légitime.”
 
Le syndicaliste rappelle qu’il n’a jamais été question de ces 5 points lors des négociations. “Ce qui m’insupporte avec ce gouvernement, c’est qu’on a des négociations, on signe des protocoles de fin de conflit et quand on passe à l’application, il n’y a plus personne et on fait tout et n’importe quoi.”

“Que notre oui reste un oui”

“Pour moi, c’est de la dictature”, dénonce Gérard Barff. “C’est ce qu’il veut nous imposer, 5 points et point barre, sinon faites votre grève ! C’est lui qui cherche le conflit, c’est simple ce qu’on demande. Premier point, la parole engagée”, a-t-il assuré.
 
Le secrétaire général délégué de la Fraap, Jimmy Tehetia, regrette quant à lui le comportement du gouvernement : “C’est malheureux car, chez nous, la parole, les mots sont importants. Lorsqu’on dit des choses, on les dit en tant qu’adulte et responsable. Ensuite, on doit les mettre en pratique. Mais le gouvernement a une vision française et avance que cela n’est pas écrit dans le protocole. Il a raison mais on a pris des décisions, même si cela n’est pas dans le protocole, sinon on ne l’aurait pas signé (…). La parole a du pouvoir et on souhaite que notre oui reste un oui.”
 
Jean-Paul Urima rappelle que gouvernement et syndicalistes ont passé “deux nuits entières à négocier jusqu’au petit matin. Se retrouver face à des incohérences, pour moi, soit c’est de l’incompétence, soit c’est purement du foutage de gueule.”

“Qu’il règle la situation des plus faibles”

Les responsables de la Fraap misent sur “la bonne volonté” du président Brotherson qui “sait ce qu’il a à faire (...). Qu’il règle la situation des plus faibles de la fonction publique. À partir du moment où il y a une solution viable et fiable pour cette catégorie, nous sommes prêts à lever la grève”, a déclaré le secrétaire général.  
 
Gérard Barff, représentant des pompiers d’aérodrome, rappelle au président du Pays et également ministre du Tourisme que “s’il ne fait rien, il y aura des annulations et c’est sûr que les pensions de famille et les hôtels vont être impactés (…). Ce n’est pas compliqué ce qu’on demande, c’est ce qui a été acté.”
 
La Fraap est claire : “Une grève ne s’évalue pas au nombre de grévistes”, notamment dans la fonction publique. Selon Jean-Paul Urima, “l’impact est plus en interne (…) car de nombreux dysfonctionnements vont apparaître”.
 
Le syndicat précise qu’à partir du 14 janvier, date de l’entrée en vigueur de la grève, seuls le service minimum et les évasans seront assurés si aucun protocole d’accord n’est signé d’ici là.

 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 6 Janvier 2025 à 19:11 | Lu 1744 fois

Administration : la FRAAP va déposer un nouveau préavis de grève

 

Elle menaçait déjà de repartir en grève en décembre. Selon nos confrères de Tahiti infos, la Fédération de rassemblement des agents de l’administration de Polynésie (FRAAP) va déposer un nouveau préavis lundi.

 
Publié le 04/01/2025 à 12:27 - Mise à jour le 04/01/2025 à 15:02
 

En décembre, une grève de la FRAAP avait déjà paralysé les aérodromes durant 5 jours. Peu de temps après la fin du conflit, le syndicat avait menacé de retourner à la grève. La raison : les représentants du syndicat de Jean-Paul Urima n’acceptent pas la proposition de leur ministre de tutelle concernant la valorisation des agents de catégories D. D’après eux, elle ne correspond pas aux promesses tenues par le président le 11 décembre.

Lire aussi – « Ils n’aiment pas les fonctionnaires » : la Fraap menace de repartir en grève

Selon nos confrères de Tahiti infos, un nouveau préavis de grève sera déposé lundi 6 décembre « dans plus d’une quinzaine de services et établissements administratifs du Pays ». Sans accord, la grève devrait débuter e 14 janvier.

Une conférence de presse sera également organisée lundi.

 

Grève générale dans la fonction publique territoriale : dépôt du préavis fixé au 6 janvier

    Après les fêtes, le syndicat de Jean-Paul Urima n'a pas changé d'avis.

    Les fêtes sont passées et il n'est plus question pour la FRAAP de faire de cadeau au gouvernement. Le syndicat dédié à la défense des statuts de la fonction publique du fenua prévoit de déposer un préavis de grève générale lundi 06 janvier.

    Mereini GAMBLIN, Rédaction Polynésie la 1ère Publié le 4 janvier 2025 à 10h31, mis à jour le 4 janvier 2025 à 11h27

     

    Le doute sera bientôt levé. La FRAAP devrait repartir en grève. Les arguments de la ministre Vannina Crolas n'ont pas convaincu les syndicalistes. Si des engagements oraux avaient été pris avec le gouvernement au sujet des vingt points de revalorisation des catégories D, cette promesse n'apparaît pas noir sur blanc dans le protocole d'accord signé le 11 décembre dernier.

    Après le conseil supérieur de la fonction publique (CSFP) du lundi 23 décembre, lors duquel les autres syndicats et la ministre se sont finalement mis d'accord sur cinq points de revalorisation au lieu de vingt, la FRAAP a compris qu'elle n'aurait pas gain de cause. Le syndicat de Jean-Paul Urima s'est donc réuni à plusieurs reprises et a décidé de repartir en grève estimant que le gouvernement ne respectait pas ses engagements. Invitée à la table des discussions, la FRAAP a posé un lapin à la ministre et au président

    Malgré le cri d'alerte des pensions de famille sur le fait qu'un nouveau mouvement social serait extrêmement préjudiciable pour le secteur touristique, la FRAAP a fixé la date de dépôt de son préavis de grève : lundi 06 janvier.

    Si les négociations ne donnent rien, la grève sera effective dans plusieurs services administratifs du pays (et concernera notamment les pompiers aéroportuaires). La dernière fois, 2 800 voyageurs ont été bloqués à Tahiti ou dans les îles. 

     

    La FRAAP dépose un nouveau préavis de grève

    Tahiti, le 4 janvier 2025 – Chose promise, chose due. Après avoir “respecté la trêve des confiseurs”, la Fédération de rassemblement des agents de l’administration de Polynésie (FRAAP) va déposer un nouveau préavis de grève ce lundi matin dans plus d’une quinzaine de services et établissements administratifs du Pays. Le point principal des revendications concerne la revalorisation de la grille salariale des catégories D. Si les négociations capotent encore avec le gouvernement, la grève sera effective le mardi 14 janvier.
     
    “On est dans le timing”, nous a confié le secrétaire général de la FRAAP, Jean-Paul Urima ce week-end, expliquant avoir “respecté la trêve des confiseurs” avant de repartir au combat. C’est ainsi qu’un nouveau préavis de grève sera déposé ce lundi matin dans la plupart des services et établissements publics du Pays, comme lors du premier mouvement de grève initié en décembre. La réunion avortée du 26 décembre dernier reste en travers de la gorge des fonctionnaires du Pays qui n’ont pas apprécié que le gouvernement “scénarise” cette rencontre en conviant les médias. Pas question non plus d’exclure le secrétaire général délégué de la FRAAP, et instructeur pompier d’aérodromes, Gérard Barff des discussions. “C’est du délire total de la présidence”, a commenté Jean-Paul Urima qui sait pouvoir compter sur son “bras armé” que représentent les 150 pompiers des 43 aérodromes du Pays.
     
    Le point de revendication principal concerne l’accord verbal obtenu à l’issue de cinq jours de grève et neuf heures de discussion le 11 décembre dernier, et qui porte sur une revalorisation de 20 points des salaires des agents de catégorie D. La ministre Vannina Crolas avait en effet assuré que cette revalorisation se situerait “entre 10 000 et 20 000 francs pour le premier échelon de catégorie D”, précisant qu’elle devait être discutée avec les autres syndicats. Or, le Conseil supérieur de la Fonction publique n’a acté qu’une revalorisation de 5 points (soit une augmentation d’environ 5 000 francs par mois) avec les voix des syndicats CSTP-FO et A Ti’a i Mua. Une attitude dénoncée par la FRAAP qui avait accusé la CSTP-FO de complicité avec le gouvernement. Un gouvernement qui n’a pas respecté sa parole, selon les agents de la FRAAP, Gérard Barff s’étant même agacé de devoir “renégocier quelque chose qui a déjà été négocié”. Une conférence de presse est prévue ce lundi matin pour davantage de précisions.
     

     

     

    Rédigé par Stéphanie Delorme le Samedi 4 Janvier 2025 à 10:58 | Lu 5002 fois

    Nouvelle grève de la FRAAP début 2025 ?

     

    La FRAAP s'est réunie mardi 24 décembre 2024.

    La FRAAP menace de repartir en grève et de paralyser, à nouveau, les transports aériens. Le syndicat de Jean-Paul Urima dénonce le non-respect du protocole d'accord signé le 11 décembre dernier.

    Mereini GAMBLIN Publié le 25 décembre 2024 à 12h15

    Le syndicat dédié à la défense des statuts de la fonction publique du fenua est en colère. Lundi, le conseil supérieur de la fonction publique aurait acté une revalorisation de cinq points d’indice au lieu de vingt, contrairement à ce qui était prévu dans le protocole d'accord. Dès mardi, la FRAAP a donc invité la presse pour exprimer publiquement son mécontentement. 

    "Le texte qui a été proposé n'était pas le texte sur lequel on était tombés d'accord pendant les négociations. Oralement, on avait compris que le gouvernement s'engageait à respecter ces vingt points pour le premier échelon des catégories D. C'est vrai que là, on se retrouve avec cinq points par échelon ce qui représente 5 000 ou 6 000 francs par mois. Une fois qu'on a prélevé la CST puis les autres charges, cela représente 3 000 francs : ce n’est quasiment rien" déplore Boris Lhie, secrétaire archiviste de la FRAAP.

    Pour le syndicat, l'argument d'un budget insuffisant côté pays ne tient pas. "On entend d'un côté qu'on a de l'argent, d'un autre côté qu'on ne peut pas se permettre de faire un effort pour nos catégories D qui sont en souffrance dans la vie quotidienne" poursuit le secrétaire archiviste.

    "Ça va péter"

    Deux semaines après la fin d'une grève qui avait bloqué des milliers de passagers dans les îles et causé l'annulation de centaines de vols domestiques, la FRAAP menace de repartir en grève si le projet est validé en l'état. "Ça va péter", "marre que l'on nous prenne pour des nantis", "vous ne nous respectez pas" lâchent les représentants syndicaux, s'adressant au gouvernement.

    Ces derniers regrettent aussi que les syndicats CSTP-FO et de A Tia I Mua aient soutenu le projet présenté lundi. "Nous la FRAAP, on se bat pour les catégories les plus modestes, les catégories D. C'est notre combat. Si avec les élections qui approchent on est tous dans une bataille syndicale, comment les organisations syndicales cherchent à remporter ces élections : en se battant pour les catégories D ou en s'alignant sur les propositions du gouvernement ? On se pose la question. On a des gens qui sont très remontés (...), les agents en attendent plus. Cela fait un moment que l'on parle de cette revalorisation" précise Boris Lhie.

    Cette fois, la FRAAP promet un mouvement social "beaucoup plus dur".

     

    Ça va péter”

    Tahiti, le 24 décembre 2024 – Deux semaines après la signataire d’un protocole d’accord, la Fraap prévient que si le gouvernement “ne respecte ses engagements”, un préavis de grève va de nouveau être déposé. “On va tout bloquer et cela va être plus dur.” Le syndicat appelle même la majorité Tavini à agir : “Prenez une décision maintenant avant que cela ne pète. (…) S’il (Moetai Brotherson, NDLR) ne sait pas gérer le Pays, il faut le changer.”
     
    Deux semaines seulement après la signature d’un protocole d’accord, la Fédération de rassemblement des agents de l'administration de Polynésie (Fraap) est déjà prête à repartir en grève.
     
    En effet, lundi, la ministre de la Fonction publique Vannina Crolas a rencontré les membres du Conseil supérieur de la fonction publique de la Polynésie française (CSFP). Il a notamment été question lors de cette rencontre de la “phase d’application des dispositions qui relèvent de ces protocoles de fin de conflit”, souligne le secrétaire général du syndicat, Jean-Paul Urima. Et les représentants de la Fraap ont été pour le moins surpris : “Nous nous apercevons que ce qui est écrit et ce qui a été dit pendant les négociations ne correspondent pas du tout à la réalité du terrain (…). Il y a un monde qui nous sépare”, dénonce le patron de la Fraap.

    “Le gouvernement nous a menti”

    Le secrétaire général délégué de la Fraap, Gérard Barff, rappelle qu’il y a eu un accord avec le gouvernement pour “relever les catégorie D qui gagnent 145 000 francs par mois. Et il y a eu un accord de mettre 20 points, donc 20 000 francs. Et on s’aperçoit qu’on nous a menti, ce gouvernement, ce sont des menteurs (…). Monsieur le président, vous êtes un menteur alors ? Vous êtes un manipulateur ?” Gérard Barff indique qu’au lieu des 20 000 francs convenus, le gouvernement propose finalement 5 000 francs. “Tu enlèves les retenues (…), il (l’agent de catégorie D, NDLR) va se retrouver avec 3 000 francs d’augmentation.”
     
    Le secrétaire général délégué de la Fraap pointe également du doigt A tia i mua et la CSTP-FO car, selon lui, ces syndicats sont allés dans le sens du Pays, contrairement à la Fédération des interprofessionnels des services de la santé en Polynésie (Fissap) ou au Syndicat de la fonction publique (SFP) qui ont soutenu la Fraap.
     
    Il souligne également que la Fraap a demandé au gouvernement que les catégories D puissent avoir une patente pour pouvoir notamment arrondir leurs fins de mois. Le syndicat a essuyé un refus catégorique de la ministre de la Fonction publique. “C’est de la dictature, on étrangle le fonctionnaire. Si vous ne nous aimez pas, dites-le-nous. L’administration, c’est notre maison.”

    “Le Tavini, prenez vos responsabilités”

    Gérard Barff rappelle d’ailleurs que l’indice des fonctionnaires communaux, dont fait partie la ministre de la Fonction publique (employée de la mairie de Faa’a), a été revu à la hausse à hauteur de 1489 alors que celui de la fonction publique de la Polynésie est encore à 1060. “Quand tu vas rentrer (à la mairie, NDLR), ton pouvoir d’achat sera toujours au chaud, par contre, nous, tu nous as écrasés.” Le secrétaire et archiviste pour la Fraap Boris Lhie ajoute qu’un texte dans ce sens est dans les tuyaux mais il ne concernerait que les médecins hospitaliers. “On a l’impression que c’est les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres.”     
     
    Le secrétaire général délégué de la Fraap pointe également du doigt la majorité bleu ciel à l’assemblée : “Le Tavini, prenez vos responsabilités, voilà les gens qui sont en train de nous diriger. Mais ça va péter, on a marre qu’on nous prenne pour des nantis (…). S’il faut déposer un préavis de grève, on va en déposer un. On va tout bloquer, mais cela va être plus dur (…) parce que là, vous ne nous respectez pas.” “Prenez une décision maintenant avant que cela ne pète (…). S’il (Moetai Brotherson, NDLR) ne sait pas gérer le Pays, il faut le changer.”

     

    Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 25 Décembre 2024 à 15:13 | Lu 647 fois

    « On va tout bloquer » : la Fraap menace de repartir en grève si elle n’est pas « respectée »

    24 Déc 2024
     

    Deux semaines après sa grève qui a paralysé les transports vers les îles, le syndicat de Jean-Paul Urima accuse le gouvernement de ne pas respecter les engagements pris lors des négociations du protocole de fin de conflit. La Fraap assure avoir obtenu un engagement oral – mais pas écrit – pour une revalorisation de 20 points d’indice pour les fonctionnaires de catégorie D, soit un peu plus de 20 000 francs par agent. Le Conseil supérieur de la fonction publique n’en a voté que cinq hier, avec les voix de la CSTP – FO et de A tia i mua. Si ce projet est acté en conseil des ministres, le syndicat promet de répondre par un nouveau conflit « très dur » chez les fonctionnaires territoriaux, dont les pompiers d’aérodrome.

    « Menteurs », « manipulateurs », « dictature »... Pas de trêve de Noël pour la Fraap, qui a égrené les qualificatifs ce mardi, au moment d’évoquer un gouvernement qu’elle accuse de « se foutre de notre gueule », « nous étrangler » et « nous marcher dessus ». Les deux parties avaient pourtant trouvé un terrain d’entente le 11 décembre, après cinq jours de grève des fonctionnaires territoriaux, et notamment des pompiers d’aérodrome. La fédération de Jean-Paul Urima, arrivée première en nombre de voix aux dernières élections dans l’administration, avait accepté de remettre à plus tard son principal point de revendication, la revalorisation globale et massive du point d’indice, pour se focaliser sur 17 autres doléances, parmi lesquelles un mécanisme de revalorisation des fonctionnaires de catégorie D.

    Une « parole donnée » non respectée ?

    La Fraap avait donc beaucoup d’attente lors du Conseil supérieur de la fonction publique, réuni ce lundi. Des espoirs chiffrés : « 20 points de revalorisation par agents de catégorie D », soit une augmentation de salaire de 21 200 francs mensuel, voilà ce que le syndicat espérait, en précisant que c’est sur cette somme que s’étaient arrêtés les négociations dans la nuit du 10 au 11 décembre. Un niveau de revalorisation qui ne figure aucunement dans le protocole d’accord signé par le gouvernement, mais qui aurait été « actée avec tout le monde ce soir là ». Et même si elle n’a pas été inscrite noir sur blanc, « ça allait de soi », assurent les responsables du mouvement.

    Or hier, la ministre de la Fonction publique Vannina Crolas a présenté un projet qui ne revalorise les grilles de la catégorie D que de 5 points, soit 5300 francs par agent. Un projet qui comporte aussi des évolutions statutaires pour les catégories D et qui, comme l’avait d’ailleurs déjà précisé le gouvernement, était discuté de longue date avec les autres syndicats, notamment la CSTP-FO. « La parole donnée par le président n’a pas été respectée » explique le Secrétaire général délégué de la Fraap et chef de file du syndicat affilié des pompiers d’aérodrome Gérard Barff. Il se dit « écœuré ». « Il y a un monde qui nous sépare », martèle le chef de file de la Fraap, Jean-Paul Urima.

    La Fraap s’en prend à la CSTP-FO et A Tia I Mua

    D’après la Fraap, le projet présenté par l’administration, qui détient la moitié des sièges au conseil, a été soutenu par les voix de la CSTP-FO et de A Tia I Mua. La fédération de Jean-Paul Urima, qui compte deux voix grâce à sa position majoritaire, a reçu l’appui de la Fissap et du SFP pour faire une contre-proposition, écartée par les représentants du gouvernement car largement hors budget. La Fraap et l’administration ont des chiffrages différents du coût de l’augmentation de 20 points pour les catégories D (377 millions pour le syndicat, 578 pour le Pays), mais ils sont quoiqu’il arrive bien plus importants que les 160 à 178 millions prévus par le gouvernement pour cette revalorisation. Et les quatre voix de la fédération et de ses alliés n’ont quoiqu’il arrive pas suffit pour faire avancer l’idée.

    « Comme d’autres dossiers allaient être présentés (le passage en catégorie A des infirmiers et des conseillers sociaux éducatifs, projets discutés de longue date par la CSTP – FO, ndr), nous avons demandé à les ajourner pour récupérer des finances, du fait que l’urgence concerne les catégories D. Mais ça n’a pas été suivi », explique Georges Ateo, autre secrétaire général délégué de la Fraap et membre du conseil. Il assure que la contre-proposition faite par la Fraap sera « bien présentée » au président par Vanina Crolas, mais pas en haut de la pile. « C’est le dossier du ministère, qui attribue 5 points à chaque échelon, qui a obtenu le plus de voix, car A ti a mua et CSTP Fo ont suivi l’administration, c’est dommage que des représentants du personnels n’aident pas les plus démunis », relate-t-il.

    « On va tout bloquer »

    Pour Gérard Barff, « il s’agit de sabotage, d’une manœuvre purement électorale » des deux syndicats qui refuse d’accorder à la Fraap une victoire sociale. « C’est l’hémorragie chez eux, on constate qu’ils veulent faire capoter ce qu’on a obtenu pour que ça se retourne contre nous. Et Vanina Crolas joue ce jeu, là c’est irresponsable », poursuit-il. Car le chef de file du Syndicat des pompiers d’aérodrome prévient. « Si on ne nous respecte pas » et que le projet du ministère est adopté en conseil des ministres, et transmis en l’état à l’assemblée « il y aura un nouveau préavis, on va tout bloquer et ça sera dur, très dur ».

    Quant aux arguments budgétaires évoqués, Gérard Barff invite le gouvernement à faire des économies : « si tu veux nous étrangler, commence chez toi. Donne les salaires de tes cabinets, le coût des voitures de fonction et loue la présidence en Airbnb ».

     

    « Ils n’aiment pas les fonctionnaires » : la Fraap menace de repartir en grève

     

    Publié le 24/12/2024 à 17:04 - Mise à jour le 24/12/2024 à 17:07

    13 jours après avoir signé un protocole de fin de conflit avec le Pays, la FRAAP, premier syndicat dans la fonction publique territoriale, pourrait relancer un mouvement social. Réunis ce lundi en Conseil Supérieur de la Fonction Publique avec Vannina Crolas et d’autres centrales syndicales, ses représentants reprochent à Moetai Brotherson de ne pas avoir tenu sa parole quant à la revalorisation des catégories D.

     

    Il aura fallu de seulement quatre heures de discussions ce lundi, lors du Conseil Supérieur de la Fonction Publique, pour (re)mettre le feu aux poudres entre la Fraap, principal syndicat de la fonction publique territoriale, et le Pays. 13 jours après la sortie d’un conflit qui avait notamment paralysé les aérodromes du fenua pendant 5 jours, le syndicat d’un Gérard Barff remonté menace de « se lever » et de montrer « ce qu’est un combat » à la ministre de la Fonction publique Vannina Crolas et le président Moetai Brotherson.

    Les représentants du syndicat de Jean-Paul Urima n’acceptent pas la proposition de leur ministre de tutelle concernant la valorisation des agents de catégories D. D’après eux, elle ne correspond pas aux promesses tenues par le président le 11 décembre dernier, en l’occurrence une proposition de loi de Pays prévoyant la revalorisation de leurs grilles indiciaires en tant que fonctionnaires ayant les salaires les plus faibles de l’administration.

    Mais hier, pour le secrétaire général délégué du syndicat Georges Ato, les termes des discussions ne sont pas les mêmes. « Jeudi soir dernier, nous recevons leur nouveau projet qui n’était pas du tout discuté lors de la négociation. Cela nous met vraiment dans un état, pas de frustration ou de colère, mais c’est presque ça (…) on n’a pas l’impression d’avoir discuté de la même chose » , déplore-t-il.

    Cette nouvelle proposition du Pays diviserait par 4 la revalorisation des plus petits salaires. De 20000 francs bruts, elle serait finalement limitée à 5000. « C’est vite fait, on enlève la CST, on enlève la CPS, c’est à peine un paquet de poissons qu’on va acheter, donc pour des catégories D c’est très léger, soupire la secrétaire générale SPCHT et FISSAP Mireille Duval. Selon elle, la priorité est de « tenir ce qui a été discuté » , vis-à-vis des 1853 agents appartenant à la catégorie D, pas reconnus « à juste prix depuis 12 ans » , poursuit-elle.

    Autre point de friction entre le Pays et le syndicat, l’impossibilité pour les agents de catégorie D de travailler dans le privé pour compléter leurs revenus. « Niet » , assure Gérard Barff, délégué syndical. « Là, ils sont sur un projet qu’ils vont accorder aux médecins, de catégorie A, qui gagnent bien leur vie je suppose, et ils pourront exercer aussi dans le privé pour pouvoir arrondir les fins du mois. Je dis que c’est toujours pour les riches et pas pour les petits quoi qu’il en soit » , tonne-t-il. Avant de se montrer direct : « Si rien ne s’est réglé entre la parole donnée et la signature, j’appelle les fonctionnaires à se lever » , conclut-il.

    Moetai Brotherson et Vannina Crolas sur le perron de la Présidence (Crédit Photo : TNTV)

    Si Vannina Crolas reconnaît que les propositions de revalorisation ne correspondent pas forcément aux demandes de la Fraap, elle met sur la table deux options : étaler la revalorisation pour en faire profiter tous les agents de catégorie D mais dans des proportions moindres que ce que le syndicat espérait, ou échelonner la revalorisation en fonction du grade de chaque agent, les rémunérations les plus faibles étant rehaussées.

    « On a 35 milliards qui ont été votés au budget, il n’est pas question de dépasser un franc de ces 35 milliards, lance la ministre de la Fonction publique. On doit décider à l’intérieur de cette enveloppe. Si on n’a pas d’autres moyens, ce sont des postes qui devront être supprimés ou des indemnités qu’on doit revoir » , conclut-elle.

    Retour à la grève ou non, tout dépendra de l’arbitrage lors du conseil des ministres, début 2026.

     

    Actualités : Communiqué FRAAP sur la revalorisation de la grille indiciaire des agents de catégorie D, suite au Conseil Supérieur de la Fonction Publique du 23 décembre 2024

    Pas de dialogue mais des mots doux entre la Fraap et la présidence

    08 Déc 2024

    Le mouvement lancé par la Fraap dans la fonction publique territoriale avait commencé sur les chapeaux de roues, vendredi. Il se poursuivra ce lundi, puisqu’aucune nouvelle discussion n’a eu lieu sur le point d’indice des fonctionnaires que le syndicat veut faire bondir de plus de 40%. Les deux parties se rejettent la faute de ce blocage et donc des milliers de passagers qui n’ont pas pu embarquer vers ou depuis les 43 aérodromes du Pays bloqués par l’absence de pompiers. La Fraap dit vouloir « durcir » encore le mouvement, et doit marcher de la présidence à l’assemblée ce lundi.

    Lire aussi : Turbulences autour d’hypothétiques « sanctions américaines » des grévistes

    Des militants qui « font du chantage » d’un côté de la grille, un dirigeant « sourd » de l’autre. Dès vendredi, les bases du conflit étaient posées à la présidence. La Fraap n’y a pas installé de piquet ce weekend mais compte bien y retrouver « tous les fonctionnaires du Pays qui veulent que les choses changent » ce lundi matin. Au quatrième jour de grève, les discussions n’ont pas bougé d’un iota. Mardi soir, pourtant 17 des 18 points du cahier de revendication avaient bien été discutés dans une séance de négociations de six heures à la présidence. Mais le point numéro 1 – « le plus important du cahier », comme le répète Jean-Paul Urima – n’a lui pas été abordé. Il s’agit bien sûr de la demande de revalorisation de plus de 40% du point d’indice, et donc des rémunérations des fonctionnaires, une demande jugée « pas réaliste » et pas opportune – vu ses 11 milliards de francs de coût par an – par le président du Pays.

    « Qu’il arrête de nous raconter des bobards »

    Depuis, plus rien ne bouge. Ni à la présidence, ni dans les 43 aérodromes gérés par le Pays, et bloqués jusqu’à nouvel ordre par le manque de pompiers de la Dac, principale force de pression de la Fédération. En attendant la mise en place d’un service minimum et d’éventuelles réquisitions – « en préparation » côté Pays, mais pas encore demandées au Haut-commissariat qui est le décisionnaire en la matière – des milliers de passagers prennent leur mal en patience. Et la Fraap et la présidence s’échangent des mots doux par médias interposées.

    Moetai Brotherson, qui assure que sa porte reste « ouverte », regrette la posture d’un syndicat qui se concentre sur une revendication « surréaliste » d’un syndicat qui « balaie d’un revers de main » ses invitations. La Fraap a un comportement « enfantin », dénonçait encore, ce dimanche soir, Moetai brotherson sur TNTV, après avoir parler « d’enfants gâtés » quelques jours plus tôt. « De qui il parle ? Des 2000 agents de catégories D qui croupissent sous le soleil pour nettoyer les accotements. Ce sont eux les enfants gâtés ? Qu’il remette les pieds sur terre, répond Jean-Paul Urima. Par contre il peut augmenter le budget de fonctionnement de 31 à 35 milliards pour embaucher des ingénieurs de je-ne-sais-quoi, pour ajuster les salaires de je-ne-sais-qui. Qu’il arrête de nous mener en bateau, qu’il arrête de nous raconter des bobards ».

    Revaloriser qui ? 

    Des « bobards » dénoncés des deux côtés. Moetai Brotherson estime ainsi, sur le plateau de la télé du Pays, que les catégories D ne sont qu’un faire-valoir utilisé par la Fraap pour revaloriser des salaires beaucoup plus importants. Ceux des pompiers d’aérodrome notamment. Le président assure avoir fait, avec sa ministre de la Fonction publique, des mécanismes de revalorisation « concentrés » sur les plus basses rémunérations. « On a connaissance d’aucune propositions dans ce sens », dément Jean-Paul Urima, traitant son interlocuteur de « menteur » et l’accusant de vouloir concentrer le débat sur le cas des pompiers d’aérodrome « alors que toute la fonction publique est concernée ».

    Il s’agit d’ailleurs de changer d’interlocuteur dès ce lundi : de la présidence, le cortège des fonctionnaires territoriaux mobilisés par la Fraap et le SFP qui a joint le mouvement, se rendra vers Tarahoi, alors en pleine séance plénière. « Nous allons interpeller le législatif sur nos revendications. Et peut être s’accorder sur des propositions plus intelligente que de négocier avec quelqu’un qui ne veut entendre que sa propre logique ». Certains élus Tavini ont déjà fait savoir qu’ils partageaient la position de leur gouvernement. Comme Tematai Le Gayic qui juge sur Facebook que la revendications des grévistes « accompagnées de menaces de blocage » sont « déraisonnables ». Et qu’il faut « trouver une solution qui respecte l’intérêt général et nos contraintes budgétaires ». À la Fraap, on prévient que sans avancées ce lundi, le mouvement continuera à se durcir.

     

    Turbulences autour des « sanctions américaines » contre les pompiers grévistes

    08 Déc 2024

    À l’annonce de la grève des pompiers d’aérodromes, des touristes américains ont menacé, par le biais de leur consulat, d’attaquer en justice les syndicalistes responsables de leur éventuel blocage en Polynésie. La présidence en a été avertie et Moetai Brotherson a préféré « prévenir », à la télévision, de ces éventuelles « sanctions américaines », précisant que le Pays n’était pas impliqué dans le dossier. La Fraap parle tout de même de manœuvres « délirantes » pour mettre la pression sur les grévistes, et accuse même le président de « haute trahison ». Beaucoup de bruit de tous les côtés, alors qu’aucune procédure quelconque n’est lancée.

    Lire aussi : pas de dialogue mais des mots doux entre la Fraap et le gouvernement

    C’est un coup de gueule qui a fait du bruit. Celui d’un couple de touristes américains qui, à l’annonce du blocage de certains aérodromes du Pays, en fin de semaine dernière, a préféré prendre les devants et contacter son consulat. Comme beaucoup d’autres voyageurs, ils craignent d’être bloqués par la grève déclenchée vendredi par la Fraap dans toute la fonction publique territoriale, et en particuliers à la Direction de l’aviation civile, où les pompiers d’aérodrome sont largement mobilisés. Qu’importe si Tahiti, Bora Bora, Rangiroa et Raiatea – où se rendent la vaste majorité des touristes américains, dont ce couple – ne sont pas concernées par ce mouvement, qui n’a d’impact « que » sur les 43 plateformes aéroportuaires gérées par le Pays. Auprès du consul, les visiteurs veulent être clairs : si leur liberté de circuler est entravée et qu’ils ne peuvent pas regagner les États-Unis en fin de séjour, ils saisiront immédiatement la justice américaine pour mettre en cause les responsables du blocage.

    « Il est en train de mettre en conflit la France et les États-Unis »

    Aucune procédure lancée, donc, mais la présidence, qui a entamé depuis déjà une semaine un bras de fer avec la Fraap sur le point d’indice des fonctionnaires, est tenue informée d’une possibilité de recours en justice et des conséquences qu’ils pourraient avoir sur les syndicalistes visés. Et sur leur capacité à voyager ou transiter par les États-Unis. Des risques très hypothétiques dont Moetai Brotherson s’est fait écho, samedi, au micro de Polynésie la 1ère. « J’ai été sollicité par les autorités américaines pour nous prévenir d’éventuelles sanctions contre nos pompiers d’aéroport, du moins ceux qui sont en grève, qui seraient éventuellement interdits de passage aux États-Unis », explique le chef du gouvernement.

    Une déclaration qui fait s’étrangler les chefs de file des grévistes. « Délirant », « choquant », dénonce Jean-Paul Urima, qui rappelle que les pompiers d’aérodrome voyagent régulièrement vers la métropole – et donc via les États-Unis – pour maintenir leur formation de combattant du feu. « C’est grave ce genre de déclarations : dire qu’il va demander aux autorités américaines de ne plus donner de visa aux pompiers ! Ils sont 150 ! Il faut qu’il lise un petit peu les documents, les engagements internationaux avant de sortir de telles conneries, s’agace le secrétaire général de la Fraap. J’ai saisi le Haut-commissaire pour qu’il envoie un message de recadrage : Moetai est en train de mettre en conflit deux états souverains, la France et les États-Unis ».

    Sur les réseaux sociaux, la Fraap martèle que les déclarations du président du Pays sont « gravissimes ». Le chef du gouvernement est accusé de vouloir mettre « de l’huile sur le feu » – ce qui n’aura comme conséquence que de « durcir le mouvement autour des pompiers », écrit le syndicat – et même de « balancer la liste de ses fonctionnaires à un état étranger ». Ce qui amène la fédération à s’interroger sur Facebook sur un éventuel crime de « haute trahison, et d’intelligence avec une puissance étrangère ».

    Le service minimum… Avant les demandes de réquisitions

    Et c’est donc au tour de Moetai Brotherson de dénoncer la transformation de ses propos. « Il faudrait qu’ils se lavent un peu les oreilles », souffle-t-il ce dimanche soir. Non, la présidence n’a « rien demandé » à Washington, pas plus qu’elle n’y a envoyé une liste de pompiers grévistes, son locataire précise qu’il ne souhaite « absolument pas » d’interdiction d’escale pour qui que ce soit, mais a voulu « prévenir » les militants  pour qu’ils « puissent agir en toute connaissance de cause ». Ce qui ne veut pas dire que le Pays restera immobile face au blocage de 43 aérodromes dans le pays, qui se poursuit ce lundi : « Nous appliquons les leviers à notre disposition et légaux dans ce pays », insiste Moetai Brotherson.

    À partir de ce lundi doit se mettre en place un service minimum qui prévoit, au terme d’un protocole d’accord signé en 2016, entre un (pour la plupart des petites îles) et sept vols (pour Moorea et Huahine) par semaine et par aérodrome (voir tableau ci-dessous). Suivront, si la situation ne se débloque pas, des demandes de réquisitions du Pays auprès du Haut-commissariat. « Il y a des délais qui sont aussi issus de ce protocole et qui sont traduits dans un arrêté CM de 2016 qui très franchement a été écrit avec les pieds, reprend Moetai Brotherson, qui parle déjà de réécrire cet arrêté une fois la grève passée. Et effectivement, la suite logique si la grève n’est toujours pas levée alors que le service minimum est en place, ce sera d’aller au stade des réquisitions. Là aussi, j’ai lu beaucoup de choses fausses : ces réquisitions à ce jour ne sont pas demandées, elles sont en cours de préparation, et elles seront déposées auprès du Haut-commissaire en temps voulu. »

    Le président du Pays, qui parle aussi d’un « contrôle des arrêts maladies ou congés inopinés » pendant cette grève, a répété tout le weekend que « sa porte était ouverte » pour reprendre les négociations. De quoi – encore – agacer Jean-Paul Urima, qui dénonce un refus du gouvernement de discuter du premier et du « plus important point du cahier de revendication » : la hausse du point d’indice des fonctionnaires territoriaux.

    Poursuivre Moetai Brotherson pour haute trahison?

    L'affaire des POMPIERS de l'Aéroport de Tahiti qui ferait l'objet des sanctions américaines annoncée publiquement par Moetai Brotherson lui-même a jeté de l'huile sur le feu et choqué plus d'un. Elle n'a fait qu'endurcir le mouvement autour des POMPIERS.
    Comment un Président du pays, du gouvernement, chef de l'administration peut-il balancer la liste de ses fonctionnaires à un Etat étranger? Le Président ne pourrait-il pas se voir reprocher, voire même poursuivi pour Haute trahison, et intelligence avec une puissance étrangère sur le fondement de l'article 411-4 du Code pénal?
    "Le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la France, est puni de trente ans de détention criminelle et de 450 000 euros d'amende".
    Le fait de dire qu'il passe le message des Américains aux pompiers comme s'il était une boîte aux lettres ne l'exonera pas de sa responsabilité. Il serait, selon nos informations, convoqué lundi matin par Tony Geros, le Président de l'Assemblée de la Polynésie française pour donner des explications sur cette affaire.
    Dans ce contexte, Jean-Paul URIMA qui se dit choqué par cette énième sortie épistolaire du Président apporte son indefectible soutien aux pompiers de l'AEROPORT de Tahiti et de toute la Polynésie;
    FRAAP POLYNESIE
     

     

    Moetai Brotherson brandit les menaces des sanctions americaines sur nos POMPIERS DE L'AEROPORT

     
    Hallucinant! Hier le Président a demandé au Haut-commissariat de la République en Polynésie française de réquisitionner les pompiers ? Refus du HC en vertu d’une convention signée avec le Pays.
    Ensuite, il brandissait la menace de 3 jours de retenues de salaires pour tous les grévistes.
    Aujourd'hui, Moetai Brotherson franchit la ligne rouge en nous transmettant les menaces des sanctions américaines liées à la délivrance des visas pour nos Sapeurs Pompiers Faa'a-Tahiti.
    Que nous réserve -t-il demain? Moetai Brotherson va-t-il nous livrer aux autorités américaines ? Désormais tout est possible avec ce président!
    Ce que ne sait peut-etre pas Moetai Brotherson qui fut pourtant Député, ce que La France n’extrade pas ses ressortissants simplement car c’est un des principes fondamentaux du droit international. C’est un principe quasiment intangible qui date officieusement de 1736.
    Moetai Brotherson est il le défenseur des intérêts américains ou le President de son peuple Maohi et de ses administrés?
    Voici ce qu'il a dit en substance à Polynésie la 1ère assumant au passage son rôle de boîtes aux lettres :
    "Je tiens tout de même à attirer l’attention de nos amis pompiers d’aéroport, sur le… la grande … comment dire… le grand énervement que cette grève provoque, notamment chez nos touristes américains...j'ai été sollicité par les autorités américaines, pour nous prévenir d’éventuelles sanctions de la part du gouvernement américain à l’encontre de nos pompiers d’aéroport. Du moins de ceux qui sont en grève. Qui seraient peut-être, potentiellement interdits de passage aux Etats-Unis. Donc voilà, je pose ça là. Ça, c’est pas une action du gouvernement, nous n’avons rien à avoir là dedans. J’ai été averti là dessus, donc je passe le message", rétorque Moetai Brotherson.
     

     

    Grève des pompiers aéroportuaires : vols annulés, 2 800 voyageurs bloqués

     

    Malgré tout, le comptoir d'enregistrement reste ouvert.

    Plus de 80 vols annulés ce week-end et 2 800 passagers bloqués, les conséquences de la grève des pompiers aéroportuaires qui a débuté hier. Véritable dialogue de sourd entre la FRAAP et le Président Brotherson, sur la revendication principale, à savoir la revalorisation des salaires des fonctionnaires territoriaux.

    Kaline Lienard, Eric Tang, Raihei Nadjarian Publié le 7 décembre 2024 à 18h38, mis à jour le 7 décembre 2024 à 18h50

    Comme une impression de déjà vu avec cette grève, à quelques semaines des fêtes de fin d’année. Les victimes directes sont encore les îles…28 vols annulés ce samedi et 500 passagers bloqués…
    Dont le rapatriement dépend désormais des maires. "Nous avons essayé de mettre en place une navette qui fait Rangiroa-Mataiva et Rangiroa, pour ramener les personnes sur Rangiroa et pouvoir prendre un avion et rentrer à Tahiti... Ce qu’il faut savoir, c’est que nous sommes obligés de demander un complément de paiement, parce qu’il y a le carburant qui doit venir au travers de cette navette. Donc les clients seront obligés de payer le supplément en carburant, pour que la navette puisse se mettre en place", explique Edgar Tetua maire Mataiva.

     

    Aux Marquises, aucun avion n’a pu atterrir sur l’archipel depuis vendredi. La maire de Hiva-Oa, Joëlle Frébault, est pour le moment bloquée à Tahiti, et il lui est impossible de rentrer sur son île.

    À Tubuai, la situation est moins grave que prévu. Les pompiers aéroportuaires de l’île ont accepté de se mettre au travail afin de soutenir l’économie locale en cette période de floraison des litchis, explique Fernand Tahiata, maire de Tubuai.

    Annulations

    A l’aéroport de Faa’a ce matin, il y avait comme un air de désert. Chaque jour à 11h30, Air Tahiti fait le point sur les négociations et décide avec l’Aviation civile d’annuler ou non les vols domestiques.
    Pour demain dimanche, les 54 vols sont annulés. "Nous recommandons aux passagers d’aller regarder notre site internet, sur la rubrique horaires actualisés et/ou gérer ma réservation. J’ai une information importante, pour tous les passagers qui voient leur vol impacté. En général, ils reçoivent un sms, où ils voient qu’ils ont été reprogrammés sur les vols compris entre 1001 et 1099. Il s’agit de vols fictifs. Ces vols n’opèrent pas. C’est juste pour garder les dossiers de réservation, quand la grève sera levée, on aura plus de facilité à reprendre leur dossier et à les mettre sur les nouveaux vols", précise Vairani Tetaria, directrice marketing et commerciale d’Air Tahiti.

    Evasans assurées

    Entre le président du Pays et la FRAAP, à l'origine de la grève, c’est un dialogue de sourds. Les négociations d’hier ont duré moins de cinq minutes. Conséquence, le mouvement social se durcit. "Les produits qui ne pourront pas être sortis de l’aérogare du fret. Et je crois qu’il y a des bateaux, des cargos, des paquebots la semaine prochaine aussi, ça va impacter. Quand Moetai [Brotherson] annonce qu’il va requisitionner le haut-commissaire pour faire peur aux pompiers, les pompiers eux, ils vont suivre ce qu’on fait. Quand on a mis en place notre statut des pompiers d’aérodrome en 2016, [il] y a eu un protocole d’accord du service minimum. Le haut-commissaire vient de lui répondre on ne peut pas. On ne peut pas, parce qu’on assure, tous les evasans sont assurés", détaille Gérard Barff représentant de la FRAAP à la Direction de l'aviation civile.

    Menace américaine ?

    "Je tiens tout de même à attirer l’attention de nos amis pompiers d’aéroport, sur le… la grande … comment dire… le grand énervement que cette grève provoque, notamment chez nos touristes américains...j'ai été sollicité par les autorités américaines, pour nous prévenir d’éventuelles sanctions de la part du gouvernement américain à l’encontre de nos pompiers d’aéroport. Du moins de ceux qui sont en grève. Qui seraient peut-être, potentiellement interdits de passage aux Etats-Unis. Donc voilà, je pose ça là. Ça, c’est pas une action du gouvernement, nous n’avons rien à avoir là dedans. J’ai été averti là dessus, donc je passe le message", rétorque Moetai Brotherson.

    Les négociations entre le Pays et la Fraap devraient reprendre lundi. 
    En sachant que le rapatriement d’un millier d’élèves dans les îles doit débuter mardi. Et en espérant que le scénario d’août ne se répète pas, au cours duquel l’aéroport a été paralysé pendant 28 jours.

     

    Qui est Jean-Paul URIMA, ce grand Homme courageux et dévoué pour la cause des travailleurs pauvres?

     

    Jean-Paul URIMA est comme son nom l'indique, un homme "propre" au sens littéral du terme. Il a gagné le coeur de tous les Polynésiens qui voient en lui le sauveur, l'incorruptible combattant qui lutte pour les plus démunis. C'est un homme intègre, apprécié à Tahiti et qui jouit d'une grande aura au sein des milieux populaires.

    Originaire de la presqu'île, Jean-Paul URIMA se caractérise par sa modestie intellectuelle et par ses qualités tant humaines que philosophiques; Voix des sans-voix, il a épousé très jeune cette cause en se démarquant par une abnégation sacrificielle pour autrui, qui s'incarne depuis plusieurs décennies par un engagement militant. Il déteste l'injustice et combat le clientélisme où le népotisme le dispute à l'affairisme.
     
    Brillant intellectuel, intelligent et surtout incorruptible, Jean-Paul comme l'appelle ses intimes n'a toujours pas perdu sa verve d'antan. Grand Homme adulé par son peuple, ses camarades, ses collègues et qui force le respect partout où il passe, il est comparable à un Nelson Mandela ou à un Gandhi.
    Homme de dialogue, ouvert aux autres, il a su surmonter vaille que vaille toutes les adversités et a tenu bon face à ces univers où règne la médiocrité ambiante et le nivellement par le bas.
     
    Il se bat aujourd'hui pour la juste revalorisation salariale de la catégorie la plus démunie (catégorie D) qui a subie 8 années de stagnation. Adulée par la majorité des Tahitiens, honnie par la classe minoritaire dirigeante, Jean-Paul ne laisse personne indifférent. Son combat pour la revalorisation indiciaire vient s'ajouter aux autres causes nobles qui forcent le respect et l'admiration.
     
    Qu'il sache de quelles immenses joies, nous lui sommes redevables!
     

    FRAAP POLYNESIE

     

    Grève : « On va voir qui va tomber en premier », dit la Fraap

    06 Déc 2024

    Après une réunion éclair avec le président Brotherson qui selon eux refuse de discuter du point d’indice, les grévistes de la Fraap annoncent un durcissement de leur mouvement. Les pompiers de la Direction de l’aviation civile sont à l’arrêt, la desserte vers les îles est perturbée. Et le service de la biosécurité qui compte d’après le syndicat 80% de grévistes, devrait aussi peser lourd dans ce conflit : pas de déchargement du fret international à l’aéroport de Faa’a, ni au port de Papeete. Aucun compromis n’est en vue. 

    Le dialogue est toujours bloqué entre la Fraap et l’exécutif. Ce vendredi midi, le président Moetai Brotherson a envoyé Pierre Frébault à la rencontre des grévistes pour les convaincre de revenir à la table des négociations. Une invitation qu’ils ont finalement acceptée, en franchissant les grilles de la Présidence en début d’après-midi. Mais la réunion, brève et tendue, n’a duré que cinq minutes. Le président a refusé de discuter du point d’indice, sujet central de leurs revendications, et souhaitait aborder les autres points du cahier de revendications. Mais le leader de la Fraap, Jean-Paul Urima, avait prévenu : ce que souhaitent les agents du territoire c’est une augmentation.

    Vers un durcissement de la grève

    Les grévistes ont quitté le piquet devant la Présidence, mais Gérard Barff, secrétaire général adjoint de la Fraap, a annoncé un durcissement du mouvement dès ce soir. « Le service minimum sera assuré, mais 80 % des agents de la biosécurité sont en grève. Pas de déchargement de fret sur les vols internationaux, pas de débarquement des bateaux. On est là. On va voir qui va tomber en premier mais on lâchera pas. » Alors que le président Brotherson qualifie toujours la grève de « chantage », la FRAAP et le SFP envisagent des actions plus importantes dans les jours à venir. Les deux parties campent sur leurs positions, laissant craindre un bras de fer qui pourrait durer et avoir de lourdes conséquences sur l’économie et le quotidien des Polynésiens à l’approche des fêtes de fin d’année.

     

     

    Moetai Brotherson « déçu du comportement de la FRAAP », des « enfants gâtés »

     

    La Fédération des agents de l'administration de Polynésie (FRAAP) est entrée en grève ce vendredi, entrainant des perturbations sur les vols des compagnies aériennes domestiques en raison du débrayage des pompiers des aérodromes. Elle réclame, en premier lieu, une hausse du point d’indice de ses agents. Un sujet qui devait être discuté au mois de mars selon le président du Pays qui déplore un « chantage » du syndicat. « Je suis assez (…) déçu du comportement de la FRAAP qui se comporte comme des enfants gâtés », ajoute Moetai Brotherson qui s’apprête à saisir le haut-commissaire pour tenter d’obtenir des réquisitions. « Il ne peut pas », estiment pour leur part les pompiers.

     
    Publié le 06/12/2024 à 11:59 - Mise à jour le 06/12/2024 à 12:28
     
    La Fédération des agents de l'administration de Polynésie (FRAAP) est entrée en grève ce vendredi entrainant des perturbations sur les vols des compagnies aériennes domestiques. (Crédit TNTV)

    Les agents de la FRAAP se sont réunis, ce vendredi matin, devant la Présidence, alors que la grève du syndicat est effective, ce jour. Un mouvement qui conduit au débrayage des pompiers des aérodromes et donc à de fortes perturbations sur les vols des deux compagnies aériennes domestiques : Air Tahiti et Air Moana, à une semaine du début des vacances scolaires.

    Si des avancées ont été trouvées concernant certains points de revendications avec les autorités du Pays, la question de la hausse globale de 40% du point d’indice, principale demande du syndicat, n’est pas à l’ordre du jour, selon Moetai Brotherson qui se montre ferme.

    « Ils entendent ce qu’ils veulent entendre. Ce que nous avons dit de manière très précise, c’est que la discussion sur le point d’indice est prévue depuis l’an dernier, en mars/avril, après la clôture des comptes administratifs, pour savoir exactement quelle est la situation économique et financière » a-t-il indiqué ce vendredi matin.

     

    Grève de la FRAAP: 1200 passagers potentiellement bloqués vendredi

    Tahiti, le 5 décembre 2024 - Air Tahiti prend les devants pour s'organiser face au mouvement de grève qui doit toucher les 43 aérodromes gérés par la Direction de l'aviation civile (DAC). Pour l'instant, les vols de ce vendredi sont maintenus mais Air Tahiti anticipe déjà des perturbations. Rien que pour la journée de ce vendredi, 70 vols transportant 1 200 passagers sont susceptibles d'être impactés. Sans compter les 1 200 élèves des îles à rapatrier à partir de mardi prochain pour les vacances de Noël.
     
    Les 150 pompiers de la Direction de l'aviation civile étant tous affiliés à la Fédération des agents des administrations de Polynésie (Fraap), Air Tahiti s'attend déjà à des perturbations sur ses vols si la grève est effective ce jeudi minuit. Ce qui risque fort d'arriver, puisque comme nous l'a encore confirmé ce jeudi Gérard Barff, pompier instructeur affilié à la Fraap, “nous sommes prêts”.
     
    “Pour l'instant, notre programme de vols de demain est maintenu”, a expliqué de son côté Vairani Tetaria, directrice marketing et commerciale d'Air Tahiti lors d'une conférence de presse jeudi après-midi. “Les passagers vont se présenter à l'aéroport, mais on sait qu'ils sont en grève qu'une heure ou deux avant qu'ils ne prennent leur service”, précise-t-elle, même si elle s'attend, comme annoncé, à 100% de grévistes chez les pompiers.
     
    D'emblée, elle tient à préciser que les aéroports gérés par ADT (Aéroport de Tahiti) ne sont pas concernés par ce mouvement de grève, autrement dit, Tahiti-Faa'a, Rangiroa, Raiatea, Bora Bora, mais aussi Rarotonga aux Cook et Nukutepipi. Toutes les autres destinations, des Marquises aux Australes en passant par les Tuamotu, sont en revanche susceptibles d'être impactées. Et pas qu'un peu. Rien que sur la journée de ce vendredi, 70 vols sont programmés sur ces destinations avec 1 200 passagers au total. Pendant le week-end, de samedi à lundi, ce sont 3 300 passagers qui sont attendus, et à partir de mardi prochain, entre 1 300 et 1 700 passagers par jour. “Au total, du 6 au 15 décembre, on est à 11 200 passagers dont 1 600 touristes”, souligne Vairani Tetaria qui n'exclut pas des annulations de vols dès ce week-end.
     
    Le GIE Tahiti Tourisme et les tāvana des îles sollicités
     
    Si elle s'attend à voir un flux important de voyageurs, elle les invite également à se tenir informés en temps réel sur le site internet d’Air Tahiti à la rubrique “horaires actualisés”. La compagnie a déjà annoncé qu'elle n'appliquerait pas de frais de modification en supplément. En revanche, les passagers cloués au sol devront prendre à leur charge les frais dus à cette immobilisation, comme leur logement par exemple, puisque cette grève n'est pas du fait d'Air Tahiti. C'est pourquoi “on a demandé l'appui du GIE Tahiti Tourisme pour assister les touristes avec l'arrivée de vols internationaux demain” (vendredi, NDLR).
     
    Mais comme tout mouvement de grève, c'est sa durée éventuelle qui inquiète, notamment à l'approche des vacances scolaires. Car entre mardi et dimanche, Air Tahiti doit rapatrier 1 200 élèves dans leurs îles respectives. C'est la “priorité” pour la compagnie car les internats ferment dimanche soir. Un véritable “casse-tête” organisationnel pour Air Tahiti qui a prévu des charters scolaires depuis déjà deux mois. “C'est très compliqué à mettre en place parce que derrière, il y a des bateaux pour ramener les élèves dans les petites îles”, précise Vairani Tetaria.
     
    Les évasans assurées
     
    Les aéroports de Raiatea, Bora Bora et Rangiroa n'étant pas concernés, Air Tahiti a aussi demandé le soutien des tāvana pour qu'ils puissent éventuellement mettre en place des navettes maritimes entre les îles comme cela avait été fait “en juillet dernier lors de la grève d'ADT” cette fois. Les voyageurs en provenance de Huahine pourraient ainsi rejoindre l'aéroport de Raiatea par bateau, ceux de Maupiti celui de Bora Bora, ou encore ceux de Mataiva ou de Tikehau, s'ils ont le courage et la patience de faire six heures de bateau, rejoindre l'aéroport de Rangiroa. Air Tahiti s'inquiète par ailleurs de l'impact sur les “transports sanitaires non urgents” qui s'opèrent sur des vols réguliers et qui concernent par exemple des femmes enceintes, des diabétiques ou des personnes devant suivre leur traitement de chimiothérapie sur Tahiti.
     
    Pas de souci pour les évasans en revanche qui seront assurées normalement, ainsi qu'un “service minimum”, comme nous l'a affirmé Gérard Barff qui fait référence à un “protocole d'accord signé en 2016 pour éviter d'être réquisitionnés par le haut-commissaire”. À titre d'exemple, “Tikehau, qui a neuf vols par semaine, avec le service minimum, il n'y en aura que deux”, explique Gérard Barff qui reste ferme, comme le secrétaire général de la Fraap, Jean-Paul Urima, sur le point d'achoppement relatif à la revalorisation salariale demandée pour les fonctionnaires du Pays. “Depuis notre rencontre (mardi soir, NDLR), on n'a eu aucune proposition”, regrettent-ils, prêts à se tenir devant la présidence dès 7 heures ce vendredi matin avec leur piquet de grève.
     

    Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 5 Décembre 2024 à 16:26 | Lu 1061 fois

    Grève de la Fraap, Air Tahiti anticipe des perturbations à venir

    Tahiti le 5 décembre 2024. La compagnie aérienne anticipe des probables perturbations si les négociations échouent aujourd'hui entre la Fraap et le gouvernement.

    La FRAAP (Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie) a déposé un préavis de grève dans plusieurs secteurs, notamment chez les pompiers exerçant dans les aéroports gérés par la Direction de l’Aviation Civile (DAC – Polynésie française).

    En cas d’échec des négociations, la grève sera effective ce vendredi 6 décembre 2024 à zéro heure. Tous les aéroports desservis par Air Tahiti sont concernés sauf Tahiti, Raiatea, Bora Bora et Rangiroa gérés par ADT (Aéroport de Tahiti) ainsi que Rarotonga (îles Cook) et Nukutepipi (aérodrome privé).

    Si la grève est effective, de fortes perturbations du programme des vols sont à prévoir sur l’ensemble des destinations Air Tahiti. Les vols entre Tahiti et Bora Bora, Raiatea, Rangiroa, Rarotonga ou encore Nukutepipi, seront assurés mais des modifications horaires sont à prévoir.

    Pour les passagers qui souhaitent d’ores et déjà changer leur voyage : des conditions particulières vous seront proposées en cas de modifications. Pas de frais de modifications ; par contre un réalignement tarifaire s’applique si le nouveau billet est d’un montant différent du billet initial ; un avoir sans frais vous sera proposé si vous souhaitez décaler votre vol).

    Rédigé par Bertrand PREVOST le Jeudi 5 Décembre 2024 à 10:04 | Lu 1079 fois

    Augmentation du point d’indice: Brotherson refroidit la Fraap, qui reste prête au conflit

    04 Déc 2024

    Mardi soir, le gouvernement a mené un nouveau round de discussions avec la Fraap, qui menace de déclencher une grève de la fonction publique territoriale ce vendredi. Après six heures de négociations, « 95 % des points du cahier de revendications ont reçu une réponse », selon le président du Pays, Moetai Brotherson. Cependant, les discussions bloquent sur la demande de revalorisation de 40 % du point d’indice des fonctionnaires, une mesure qui coûterait plus de 11 milliards de francs par an, d’après le gouvernement. Du côté de la Fraap, « le mot d’ordre c’est d’aller à la grève, dès ce vendredi », a tranché Jean-Paul Urima.

    Les négociations entre le gouvernement et la Fédération des syndicats de la fonction publique territoriale s’enlisent. La rencontre qui a eu lieu mardi entre les parties a permis de décanter 17 des 18 revendications. Aucun accord n’a cependant été trouvé sur l’augmentation de 40 % du point d’indice demandée par les fonctionnaires. « Si mes prédécesseurs ne l’ont pas fait, c’est qu’ils avaient de bonnes raisons de ne pas le faire », explique le président du Pays. Pour lui cette augmentation est tout simplement « impossible » à réaliser. Elle représenterait un coût annuel de plus de 11 milliards de francs. « Si on s’engage là-dedans, ça veut dire qu’on va encore une fois augmenter la rigidité budgétaire et qu’on va devoir finalement faire moins de routes, moins d’écoles, moins de beaucoup de choses. Je ne pense pas que ce soit que notre administration y gagne quoi que ce soit. »

    De son côté, la Fraap, par la voix de son secrétaire général Jean-Paul Urima, est bien décidée à agir. « Je n’ai pas reçu de protocole, de toute façon on ne va pas le signer. Si c’est pour aller les rencontrer et les entendre nous dire les mêmes niaiseries, non… ça y est, c’est parti, nous sommes en pleine réunions d’information dans les grands services et le mot d’ordre c’est d’aller à la grève dès vendredi », a-t-il averti. Le ministère de la Fonction publique a pourtant transmis un projet de protocole d’accord à la Fraap, dans l’espoir d’une nouvelle rencontre prévue ce mercredi soir.

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    La FRAAP “entre en grève vendredi”

    Tahiti, le 4 décembre 2024 – Le secrétaire général de la FRAAP (Fédération des agents de l'administration de Polynésie) a confirmé être tombé d’accord, mardi soir, sur 17 des 18 points de revendication. En revanche, face à la fin de non-recevoir du président du Pays concernant le point principal, à savoir la revalorisation de leur point d’indice à hauteur de 40%, Jean-Paul Urima annonce que son syndicat entrera en grève dès vendredi matin, et que “les 43 aérodromes seront bloqués”, sauf si Moetai Brotherson assouplit sa position.  
     
    La FRAAP a enchaîné les rendez-vous et les réunions toute l’après-midi de mardi au niveau de Direction de l’équipement (son antenne de la Presqu’île ainsi qu’au parc à matériel de Tipaerui) car “c’est dans ce service qu’il y a le plus d’agents de catégorie D”, nous a expliqué ce mercredi, Jean-Paul Urima qui sortait d’une ultime réunion avec eux au siège situé à Papeete. Il nous a confirmé avoir été longuement reçu mardi soir, avec une vingtaine de représentants de la FRAAP issus d'une “douzaine de services” par le président du Pays entouré de la vice-présidente Chantal Galenon et des ministres des Finances, Warren Dexter, de l’Equipement, Jordy Chan, de la Santé, Cédric Mercadal, et de leur ministre de tutelle, Vannina Crolas pour la Fonction publique.
     
    À la demande de Jean-Paul Urima, ils ont écarté d’emblée le sujet qui fâche et ont d’abord évoqué les 17 autres points de revendication sur lesquels ils sont finalement “tombés d’accord” avec Vannina Crolas. Jusque là tout va bien. Sauf que selon le secrétaire général de la FRAAP, le président du Pays leur propose alors de rédiger un projet de protocole d’accord qu’il les invite à venir signer ce mercredi soir... sans avoir abordé la question de la revalorisation du point d’indice. “Et quand je lui ai posé la question, il a été catégorique et condescendant, donc ça ne sert à rien. Il n’y a pas de négociation et on ne vient pas ce soir. On entre en grève vendredi matin”, nous a-t-il annoncé.

    Une revendication à 11 milliards de francs

    À quoi faut-il s’attendre ? “Les 43 aérodromes seront bloqués et il y aura un rassemblement à 7h devant la présidence”, a-t-il ajouté, sauf si d’ici là, Moetai Brotherson enclenche la marche arrière en leur faisant une contre-proposition “pour proposer mieux”.

    Cela semble mal engagé compte tenu de la position très ferme du président du Pays ce mercredi matin, pour qui cette augmentation de 40% n’est tout simplement “pas possible” car elle coûterait “11 milliards de francs” par an à la Polynésie. “Je ne pense pas que notre administration y gagne quoi que ce soit”, estime Moetai Brotherson qui laisse néanmoins entrevoir une éventuelle porte de sortie si le curseur était revu à la baisse en disant qu’il ne faut pas que ce point d’indice “évolue dans les proportions demandées par la FRAAP”, sans rejeter pour autant la possibilité qu’il soit tout de même revu à la hausse à une échelle plus raisonnable.

    Et de préciser que “si mes prédécesseurs ne l’ont pas fait, c’est qu’ils avaient des raisons de ne pas le faire, et ça m’amuserait beaucoup de les voir nous critiquer sur ça dans les jours qui viennent à l’assemblée”.  

     

    Rédigé par Stéphanie Delorme le Mercredi 4 Décembre 2024 à 14:30 | Lu 1237 fois

    LA FRAAP en images hier soir avant les débuts des négociations à la Présidence de Polynésie

    Moetai Brotherson a rencontré la FRAAP : le point d’indice à 1500, "la réponse est non”

    Tahiti, le 4 décembre 2024 – Le président du Pays Moetai Brotherson a finalement rencontré les fonctionnaires de la FRAAP mardi soir pendant six heures. Il estime “avoir apporté des réponses” à “95%” des 18 points de revendication du préavis de grève. Un projet de protocole d’accord est en cours de rédaction au ministère de la Fonction publique. Sauf qu’il reste un “gros point bloquant”, et pas des moindres puisqu’il s’agit du tout premier de la liste, à savoir la demande de revalorisation du point d’indice salarial des fonctionnaires du Pays de 1060 à 1500 francs. “La réponse est non”, répond avec fermeté le président.
     
    Programmée initialement ce mercredi soir à 18h, la réunion entre la Fédération des agents de l’administration de Polynésie (FRAAP) et le président du Pays s’est finalement tenue hier soir comme on a pu l’apprendre avec un post de Moetai Brotherson. Interrogé à la sortie du conseil des ministres, le président a confirmé avoir avancé ce rendez-vous à la demande du syndicat, et ils ont pu aborder ensemble les 18 points de revendication, et “d’autres points spécifiques à certains services” du préavis de grève qui doit prendre effet ce jeudi à minuit. Avec face à lui “un syndicat avec des représentants de bonne foi qui veulent comprendre”, Moetai Brotherson estime avoir “apporté des réponses” à 95% de leurs demandes.

    Mais il reste un point bloquant. Le principal en fait, puisque c’est la revendication première de la FRAAP, autrement dit, revaloriser leur point d’indice en le faisant passer de 1060 à 1500 francs. “Ce point d’indice est juste impossible à satisfaire puisque ça représenterait tous les ans une dépense supplémentaire de 11 milliards de francs”, répond le président du Pays qui est ferme et qui ne changera pas d’avis. “Je leur ai dit que si vous maintenez votre position sur le point d’indice à 1500 la réponse est non. Un bond de 1060 à 1500 en une seule fois, la réponse sera aussi forcément non, on ne va pas tourner autour du pot”.

    Est-ce à dire qu’en plusieurs fois cela pourrait être envisageable ? Cela reste à déterminer. Moetai Brotherson a demandé au ministère de la Fonction publique de rédiger un “projet de protocole d’accord” qui sera transmis à la FRAAP dans la journée. Le président leur a également proposé de les revoir ce soir. “Est-ce qu’ils viendront ? est-ce qu’ils ne viendront pas ? ce n’est pas à moi de vous le dire”, a conclu le président qui a également rappelé aux représentants de la FRAAP que tous les ans, au mois de mars, “des discussions sont planifiées sur la question du point d’indice”. De son côté, la FRAAP enchaîne les réunions ce mercredi matin dans différents services administratifs.
     

    Rédigé par Stéphanie delorme avec Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 4 Décembre 2024 à 11:11 | Lu 1164 fois

     

    La Fraap : “On va droit dans le mur” dit Jean-Paul URIMA, le secrétaire Général

    Tahiti, le 2 décembre 2024 - Pas de réunion prévue avant mercredi 18 heures avec le président Brotherson. Aucune négociation programmée non plus avec la ministre de la Fonction publique Vannina Crolas après le préavis de grève déposé vendredi dernier par les fonctionnaires territoriaux de la Fraap. Un calendrier qui les laisse perplexes car la grève doit entrer en vigueur jeudi soir à minuit si aucun accord n'est trouvé.  

    “On va droit dans le mur comme ça. Négocier 18 points de revendication en une seule nuit, je ne sais pas moi, mais bon, il a l'air confiant en tout cas”, a réagi ce lundi au micro de Tahiti Infos, Jean-Paul Urima, secrétaire général de la Fédération des agents de l'administration de Polynésie française (Fraap), qui semble perplexe face au calendrier proposé par le gouvernement. En effet, comme il nous l'a confirmé, le seul rendez-vous programmé pour le moment est fixé à mercredi 18 heures à la présidence avec le président du Pays, Moetai Brotherson. Et rien de prévu avec leur ministre de tutelle, Vannina Crolas. Il faut dire que la ministre de la Fonction publique n'est pas réputée pour entretenir des rapports très cordiaux avec les agents de la fonction publique.
     
    C'est donc le chef du gouvernement qui va s'y coller la veille de l'entrée en vigueur du préavis de grève, soit “jeudi soir à minuit”. Une réunion mercredi à 18 heures avec une liste de 18 revendications après un conseil des ministres décentralisé à Teva i Uta dans la journée, ça sent le marathon nocturne. Rien que sur le premier point qui concerne la revalorisation du point d'indice salarial des fonctionnaires du Pays que la Fraap veut faire passer de 1 060 à 1 500 francs pour “rattraper” huit années de retard. Mais Moetai Brotherson a déjà prévenu chez nos confrères de Polynésie La 1ère dimanche soir qu'il serait compliqué que la Fraap obtienne gain de cause car cela coûterait la bagatelle de “11 milliards de francs au Pays”. Pour Jean-Paul Urima, le président s'en tient à une vision purement comptable avec “des chiffres mirobolants” et il assure avoir des contre-propositions à faire. Il préfère en garder la primeur pour cette réunion de mercredi soir qui risque de s'étirer tard dans la soirée.
     

    Rédigé par Stéphanie Delorme le Lundi 2 Décembre 2024 à 15:28 | Lu 535 fois

    La FRAAP menace d'une grève dans la fonction publique territoriale

      https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/la-fraap-menace-d-une-greve-dans-la-fonction-publique-territoriale-1541335.html

       

      18, c’est le nombre de points de revendication figurant dans le préavis de grève déposé par la FRAAP. Le syndicat majoritaire dans la fonction publique territoriale menace le Pays d’un mouvement social à partir de vendredi prochain. Parmi les principales doléances, il y a l’augmentation du point d’indice salarial et la mise en œuvre de dispositifs pour lutter contre la vie chère.

      Nicolas Suire, Eric Tang Publié le 29 novembre 2024 à 16h26, mis à jour le 29 novembre 2024 à 16h40

       

      8 ans qu’ils n’ont pas eu de revalorisation salariale. Les fonctionnaires territoriaux de la FRAAP sont prêts à aller jusqu’à la grève. Leur point d’indice est bien moins important que celui des autres fonctionnaires. Alors après plusieurs discussions infructueuses avec leur ministère de tutelle, ils posent un ultimatum. "Au niveau de la fonction publique communale, leur indice de salarial n'a aucune mesure avec le nôtre. Eux ils sont à 1490 si je ne m'abuse, nous nous sommes à 1060. Il y a quand même un gros écart", estime
      Jean-Paul Urima, secrétaire général de la FRAAP.

      En cette période d’inflation, ils demandent également à faire partie des discussions relatives à la cherté de la vie avec le gouvernement. Notamment, à propos des archipels. "Des fois il faut se poser les bonnes questions : pourquoi on n'arrive pas à trouver des infirmiers au fin fond des Tuamotu, des Marquises...peut-être parce que la vie est compliquée, difficile [et plus chère]. Donc la réflexion doit être menée à ce niveau-là aussi", remarque Jean-Gabriel Rousseau, représentant de la FRAAP à la Direction des transports terrestres.

       

      Autour de Jean-Paul Urima, secrétaire général de la FRAAP.

       

      Il y a également un point à propos du harcèlement ou de la qualité de vie au travail. "C'est ce que j'apprends des autres services que eux aussi, à cause de la surcharge du travail, ils sont pressés, ils n'en peuvent plus et ils craquent : manque de personnel ou la façon de gérer. En tout cas, on a subi ça avec, on nous a entendus", précise Gérard Barff, représentant de la FRAAP à la Direction de l'aviation civile.

      La FRAAP revendique près d’un millier d’adhérents dans la fonction publique territoriale et 600 dans la fonction publique communale.
      Chez les sapeurs-pompiers des aérodromes de Polynésie, la totalité des agents fait partie du syndicat.

      Au total, 18 points de revendication figurent dans le préavis lancé par la FRAAP. Si aucun accord n’est trouvé d’ici à vendredi prochain à minuit, la grève sera effective.

      Une première rencontre est prévue demain matin à 8h00 à la Présidence avec Moetai Brotherson et Vanina Crolas.

       

       

                                      La FRAAP menace de frapper fort

      https://www.tahiti-infos.com/La-FRAAP-menace-de-frapper-fort_a227567.html?fbclid=IwY2xjawG3VBRleHRuA2FlbQIxMQABHUlHUCL2stC_tzBnjVIl_TIyRVWcGvvEXmRARgTcLPgZzTMSBdob02yZXg_aem_meCgIPZ6_-HLxobP-paMyQ


      Le secrétaire général de la FRAAP, Jean-Paul Urima (au centre), entouré de Jean-Gabriel Rousseau (à sa droite) de la Direction des transports terrestres (DTT) et Gérard Barff (à sa gauche) de l'Aviation civile. crédit photo SD
      Tahiti, le 29 novembre 2024 – La fédération des agents de l'administration de Polynésie français (FRAAP) a bien déposé son préavis de grève générale ce matin dans tous les services de la fonction publique territoriale. En tête de leurs revendications, une revalorisation salariale de plus de 40% pour rattraper le retard accumulé depuis 2016. "Bras armé" de la FRAAP, les 150 pompiers sont déjà prêts à "bloquer les 43 aérodromes du Pays" si aucun accord n'est trouvé d'ici "le 6 décembre à minuit une".  
       
      "Les pompiers, c'est 100% FRAAP. S'il y a des réticences, nous n'hésiterons pas à les mobiliser", a prévenu aussitôt Jean-Paul Urima ce vendredi matin lors d'une conférence de presse où il était entouré de plusieurs fonctionnaires territoriaux, issus de différents services de la fonction publique, et représentant toutes les catégories de l'administration. A moins que "tout se passe bien dans la durée légale de négociations de 5 jours", la FRAAP est donc prête à mettre la pression sur le gouvernement pour faire aboutir ses revendications. Et elle peut en effet compter sur les 150 pompiers qui lui sont tous affiliés : "On est le bras armé. On est prêts. Donc à partir du 6 décembre minuit une, 43 aérodromes du Pays sont bloqués", a ainsi appuyé leur porte-parole, Gérard Barff instructeur pompier d'aérodromes, précisant néanmoins que ce serait un mouvement général.

      Ce sont en effet tous les services de l'administration qui sont concernés, et la FRAAP est majoritaire dans beaucoup d'entre eux, selon Jean-Paul Urima, notamment au niveau "des services de la présidence", comme le service d'accueil et de sécurité (SAS), celui des moyens généraux (SMG), des parcs et jardins (SPJP), mais aussi à l'Equipement.

      Déposé ce vendredi matin dans 15 services et établissements administratifs du Pays, ce préavis de grève de la FRAAP comporte une liste de revendications longue comme le bras avec pas de 18 points listés au total. En premier lieu, la revalorisation de la valeur du point d'indice salarial des fonctionnaires, qu'ils veulent faire passer de 1060 à 1500 francs, soit une hausse d'un peu plus de 40%. Avec une masse salariale de l'administration qui a augmenté depuis l'an dernier, et qui pèse pour 35 milliards de francs dans le budget du Pays, cette demande peut sembler déraisonnable. Mais pour le secrétaire général de la FRAAP, c'est un juste rattrapage.
       
      "L'administration est créatrice de richesses"
       
      "Ça fait 8 ans que nous avons le même point d'indice alors que depuis, le coût de la vie a largement augmenté. Autant les ANFA (agents non-fonctionnaires de l'administration, NDLR) bénéficient d'un avancement annuel de 2%, autant en ce qui nous concerne, il faut attendre le bon vouloir du gouvernement", se défend Jean-Paul Urima qui tient à préciser que tous les fonctionnaires ne sont pas grassement payés. "C'est une fausse idée. Il y a plus d'un millier de fonctionnaires de catégorie D qui sont payés au SMIG", plaide-t-il encore, soutenu par Gérard Barff qui "en a marre" que les fonctionnaires soient "considérés comme des nantis".   

      "On conçoit qu'il faut peut-être revoir la masse salariale", concède de son côté Jean-Gabriel Rousseau représentant la Direction des transports terrestres (DTT). Mais il insiste sur le fait que "l'administration est créatrice de richesses", que ses agents continuent de consommer comme tout le monde, et que cette revalorisation salariale demandée sera "réintroduite" dans l'économie du pays qui "sera gagnant".

      Parmi les autres points de revendication figurent les "errements" et les "dysfonctionnements" dans l'administration qui conduisent à un "mal-être" de plus en plus prégnant dans les services. Pointant du doigt un chef de l'administration, Moetai Brotherson en l'occurrence, qui ne remplit pas son rôle, et un gouvernement qui "patine", la FRAAP promet déjà d'agir de façon musclée si aucun accord n'est trouvé d'ici vendredi prochain. 

      Rédigé par Stéphanie Delorme le Vendredi 29 Novembre 2024 à 12:50 | Lu 951 fois

      La Fraap à l’offensive dans la fonction publique territoriale

      28 Nov 2024

      Le syndicat de Jean-Paul Urima, arrivé premier, en nombre de voix, aux dernières élections dans l’administration du Pays, se prépare à déposer un préavis de grève dans une dizaine de directions et établissements publics du Pays, comme l’a appris Tahiti Infos. Revalorisation importante des salaires, réforme des mécanismes de primes et d’évolution de carrière, mise en place de CE dans les gros services… Le gouvernement devra négocier sur de multiples revendications pour éviter un mouvement programmé au 6 décembre.

      Au lendemain de son coup d’éclat dans les urnes, en juillet dernier, quand sa Fraap était pour la première fois passée devant – en voix, mais pas encore en sièges – la CSTP-FO et A tia i mua aux élections de CAP, Jean-Paul Urima avait tapé du poing sur la table. L’ancien de Force Ouvrière, qui avait lancé sa propre fédération en 2017 après une tentative de prendre la tête de la première centrale du Pays, dénonçait, pêle-mêle, le non-respect de plusieurs protocoles d’accord dans les directions de l’administration, « l’inutilité » de la DMRA, le projet de fusion avec la DRH, les conditions de travail dans certains services, le comportement de certains encadrants – dont il demandait la destitution – et bien sûr la stagnation des traitements des fonctionnaires et leurs conditions de retraites. Le bureau de la Fraap appelait le gouvernement a lancer des discussions sur ses nombreuses revendications, et rappelait être un « spécialiste des préavis de grève ».

      Quatre mois plus tard, et sans avancées notables dans ces discussions, la menace va être mise à exécution. D’après Tahiti-Infos, l’assemblée générale du syndicat, réunie ce jeudi, a voté pour le dépôt d’un préavis, ce vendredi, concernant 14 services et établissements publics du Pays. Outre une revalorisation de 40% du point d’indice des fonctionnaires territoriaux, la Fraap demande des changements dans les mécanismes d’évolution de carrière et d’attribution des primes des fonctionnaires, la mise en place de comités d’entreprise dans les services les plus importants, une révision du système de recrutement. Autant de points qui devront être négociés par le gouvernement, faute de quoi le mouvement de grève sera lancé dès le vendredi 6 décembre.

       

       

                           La FRAAP lance un Préavis de grève dans l'administration

       
      Tahiti, le 28 novembre 2024 - Majoritaire dans la fonction publique territoriale, la Fédération des agents de l'administration de Polynésie française (Fraap) a tenu son assemblée générale ce jeudi. À l'ordre du jour, un préavis de grève qui sera déposé ce vendredi dans tous les services et les établissements publics administratifs avec une quinzaine de points de “revendications collectives” concernant “au bas mot un millier d'agents”. Si aucun accord n'est trouvé, la grève sera effective le 6 décembre prochain.
       
      De la Direction de l'aviation civile (DAC-PF) avec les pompiers d'aéroport, à la Direction des affaires foncières (DAF), en passant par la Direction de l'éducation et des enseignements (DGEE), celles des impôts (DICP), du budget et des finances (DBF), de la Santé (DSP) de l'Équipement (DEQ), des ressources humaines (DGRH) ou encore des transports terrestres (DTT) pour ne citer qu'eux. Au total, 14 établissements et services administratifs, et environ 1 000 fonctionnaires territoriaux sont concernés par le préavis de grève que compte déposer la Fédération des agents de l'administration de Polynésie française (Fraap) ce vendredi.
       
      La Fraap qui demande toujours à être logée à la même enseigne que les syndicats du secteur privé en termes de “reconnaissance légale, législative et juridique”, a remporté, rappelons-le, les dernières élections professionnelles de la fonction publique de juillet dernier. Forte des 915 suffrages obtenus, la Fraap est passée devant la CSTP-FO devenant ainsi le premier syndicat représentatif des fonctionnaires territoriaux. La Fraap “regroupe une fourchette de 30 à 35% de la fonction publique, au bas mot un millier d'agents”, selon son secrétaire général Jean-Paul Urima qui a présenté ce préavis de grève ce jeudi matin en assemblée générale pour validation avant dépôt.
       
      Ce n'est pas vraiment une surprise puisqu'en juillet dernier, Jean-Paul Urima agitait déjà la menace de mouvements de grève. En octobre, la Fraap déposait ainsi un préavis au Centre des métiers de la mer de la Polynésie française (CMMPF), pointant du doigt un management “défaillant” des ressources humaines et une gestion “aléatoire et malhonnête” du budget alloué à cet établissement. Et la fédération de Jean-Paul Urima avait même obtenu gain de cause avec le débarquement du directeur de l'établissement Georges Mai, acté par le conseil des ministres.
       
      Des revendications humaines, matérielles et financières
       
      Dans le collimateur de la Fraap cette fois, la responsable de la cellule de la DGRH chargée de l'examen des dossiers personnels d'évolution de carrière dont l'impartialité et l'objectivité semblent remises en cause. Son remplacement est donc demandé afin “d'éradiquer toute tentative de choix personnifiés basés sur la préférence affinitaire, voire familiale et amicale”. Mais elle n'est pas la seule. Sans qu'elle ne soit citée nommément, la Délégation de la Polynésie française à Paris est clairement dans le viseur de la Fraap dans ce préavis de grève. Un point évoque notamment le “respect” des agents et leur “bien-être au travail”, avec la mise en place d'un “dispositif d'alerte et de signalement de faits de harcèlement au sein des services et des EPA” pour une fonction publique territoriale “digne de ce nom”.
       
      Sur le volet financier, en premier lieu, la Fraap demande la revalorisation de la valeur du point d'indice des fonctionnaires pour passer de 1 060 à 1 500 francs, soit une augmentation de 40% environ. Dans la même veine, elle demande à ce que les indemnités de sujétions spéciales et financières (ISS et ISF), ainsi que celles servies aux agents de l'administration soient rétablies dans le “respect des engagements pris par le Pays en 2011 sur cette diminution temporaire de 10%”. Pointant du doigt une “absence totale de transparence et d'objectivité” de la part de la Direction de la modernisation et de la réforme de l'administration (DMRA) dans l'attribution des indemnités de sujétions spéciales, la Fraap revendique une “réforme en profondeur”.
       
      Rétablissement des congés administratifs supprimés en 2008 ; mise en place de comités d'entreprise dès lors qu'il y a plus de 100 agents dans un service ou un établissement, ou encore remise en cause du dispositif de sélection et de recrutement de certains agents font notamment partie des autres points de revendication qui seront développés lors d'une conférence de presse qui devrait se tenir ce vendredi matin. Si aucun accord n'est trouvé, la grève sera effective le 6 décembre prochain

       

      Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 28 Novembre 2024 à 18:55 | Lu 2314 fois

       

      https://www.tahiti-infos.com/Preavis-de-greve-dans-l-administration_a227543.html

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